Aujourd’hui, le canton ne prend plus le risque de soutenir la création dans le domaine des arts de la scène et limite son champ d’action à la diffusion.
Pour nous, compagnie de l’estuaire, une politique culturelle digne de ce nom doit oser prendre des risques en soutenant les processus de création menés par les artistes et en valorisant l’expérience de culture proposée par les institutions !
La compagnie de l’estuaire soutient l’initiative populaire cantonale constitutionnelle “Pour une politique culturelle cohérente à Genève” et vous invite avec force à la signer et la faire signer sans attendre.
Parce que :
Depuis le 1er janvier 2017, le canton de Genève ne soutient plus la création dans le domaine des arts de la scène, n’aidant que la diffusion des œuvres financées par les municipalités et les privés (et, la plupart du temps, par une partie du travail offert par les artistes !).
Cela pose deux problèmes majeurs :
Le premier est un problème de cohérence.
Le canton est responsable de la formation artistique de base et professionnelle (en partenariat avec la Confédération). Pourquoi former des artistes puis les abandonner au moment où ils mettent à profit les enseignements reçus en créant leur première œuvre ?
Le deuxième est un problème de principe et de prise en compte de l’art et de la culture.
Par mandat de la confédération, les cantons sont responsables de la politique culturelle. Depuis janvier 2017 le canton fait de la sous-traitance avec les communes en se désengageant politiquement et administrativement de son soutien à la création artistique.
Cette loi de répartition a changé la loi sur la culture adoptée en 2013. Le mot « création » a été tout bonnement supprimé. C’est la mort programmée de l’art et de la culture, de la recherche, de la production, de la diffusion et du patrimoine de demain ! En supprimant le soutien aux artistes qui prennent le risque de créer, le canton valorise avant tout les produits culturels au détriment de la prise en compte des processus de création artistique.
Cette loi de répartition des tâches entre canton et communes dans le domaine culturel s’est faite sans concertation des communes (le marchandage pour la Nouvelle Comédie n’est pas une concertation) et sans consultation des artistes et acteurs de la culture. S’ils nous avaient demandé notre avis, on aurait pu leur dire le saccage artistique et culturel que cette loi programme !
Il est prévu, dans un deuxième temps de consolider les partenariats pour le financements des institutions d’intérêt stratégique (Grand Théâtre, Comédie, Cité de la Musique). Donc pour les grandes institutions on reconnaît l’intérêt des partenariats, on ne parle pas de doublons, mais pour les artistes – sans qui les institutions serait des coquilles vides – on ne reconnaît pas la nécessité des partenariats !
La loi sur la répartition des tâches dans le domaine culturel est une incitation à valoriser ce qui marche aux dépends de ce qui questionne les marchés culturels.
De plus, la loi sur la répartition des tâches dans le domaine culturel est mise en œuvre dans un contexte économique et administratif très pesant pour l’ensemble des artistes et infrastructures de culture. Le désengagement du canton vient aggraver les exigences administratives et de communication liées aux soutiens financiers.
Les artistes, les actrices et acteurs de la culture comme les spectatrices et spectateurs méritent de pouvoir inventer et goûter à l’art sous toutes ses formes, à une culture ancrée à la fois dans la tradition et dans la contemporanéité.
Cette loi de répartition des tâches ne le permet pas. Elle est incohérente, ne répond à aucun besoin artistique et ne tient pas compte de la réalité économique de la culture.
L’initiative populaire cantonale constitutionnelle contraint le parlement et le conseil d’Etat de revoir leur copie en concertation avec l’ensemble des partenaires concernés. Il ne s’agit pas de dire que tout allait bien avant 2017, mais de se mettre au travail pour renforcer la place de l’art de la culture dans notre canton. La première étape de ce travail est de faire aboutir l’initiative.
L’initiative permet de renforcer la place de la création artistique et de la culture qui contribuent largement à la qualité de vie à Genève.
Signez et faites signer l’initiative, contribuez à la faire aboutir.
Aller sur le site prenonslinitiative.ch
Télécharger la feuille de signature
Télécharger l’argumentaire
Télécharger l’affiche